Toujours plus loin, toujours plus haut,
Un saut, deux sauts, trois sauts,
Dans l’air un peu, dans l’eau parfois,
Quoi ? Quoi ? Quoi ?
Quoi ? Quoi ? Quoi ?
* * *
A son pied
S’assied Le
Roi des nains.
C’est le parapluie des lutins.
* * *
Sept nains pour sauver
Blanche—Neige,
Sept notes, la gamme, un solf?ge,
Sept doigts aux deux mains des martiennes,
Sept jours pour compter la semaine,
Po?tes, sages, sacrements,
Merveilles, chandeliers, tourments…
Marie souffrit les sept douleurs.
Je suis l’?charpe aux sept couleurs.
* * *
Une des dr?les de chaussures
Pour galoper ? toute allure
Vers l’aventure.
* * *
Va—nu—pieds, vantard, vaniteux,
Il a pourtant des ?perons.
D?guenill?, n?cessiteux,
Dans son royaume il tourne en rond.
Acr?t?, bouffi, boursoufl?,
Il triomphe sur le fumier,
Car chaque matin au r?veil,
Il fait revenir le soleil.
* * *
Il y avait une petite maison verte ;
Et dans la petite maison verte,
Il y avait une petite maison brune ;
Et dans la petite maison brune,
Il y avait une petite maison jaune ;
Et dans la petite maison jaune,
Il y avait une petite maison blanche ;
Et dans la petite maison blanche,
Il y avait un petit c?ur tout blanc.
* * *
De face, regardez—moi, je suis une
personne.
Au dos, retournez—moi, il n’y a plus
personne.
* * *
Ce qu’on me confie
Je le multiplie.
* * *
Le printemps repeint la salle des f?tes,
La campagne a mis sa verte moquette.
* * *
Mon premier n’aime pas l’?cole
Mon deuxi?me est parfois en sol
Mon tout s’envole vole vole
* * *
Vert ? pied, boule ? feuilles,
C?ur fris?, on me cueille.
Qui suis—je ?
* * *
Tisseuse de la soie fine,
La robe de M?lusine
Fut ton ?uvre, c’est certain.
Plus l?g?re que la brise,
Ta toile invisible a prise
Dans la fra?cheur du matin
Les perles de la ros?e
O? les f?es se sont pos?es
A l’appel bleu du destin.
* * *
Pour commencer, j’ai le teint blanc.
Pour continuer, je verdis.
Apr?s, je deviens rouge—sang.
Pour finir, noire comme nuit.
* * *
Une chambrette
Sans porte ni fen?tres.
Aux murs d’opale,
Une tenture p?le.
S’y tient cach?,
Sans plafond ni plancher,
Un soleil d’or,
Myst?rieux tr?sor.
Mais pour le prendre,
Il faut casser la chambre.
* * *
Le vent ber?a la branche o? chantait le
pinson.
L’amour berce le bois o? r?ve un enfan?on.
J’ai conserv? pour lui mon ancienne
chanson.
* * *
Ventre de lin,
Cou de satin,
Aile en faucille,
Babil en trilles,
Plumes de tulle,
Vol en virgule,
?il de velours,
Et voyage au long cours.
* * *
Bleus, noirs, verts, nous sommes deux
fr?res.
L’un ne voit pas l’autre, et pourtant
On peut nous voir en m?me temps,
Petites prunes famili?res.
Nous pouvons fermer nos volets :
S’?teignent nos petites flammes.
Nous sommes les miroirs de l’?me,
Des larmes peuvent nous voiler.
* * *
Dites—moi qui est—ce qui
Peut voyager jour et nuit
Sans jamais quitter son lit ?